Ernest Benz? Il est le Bocuse du Val de Munster : forte stature, vrai charisme, incarnant sa région montagnarde avec éclat, sincérité et sûreté. Dans la vaste cuisine où il officie pour des tablées nombreuses, il incarne la seconde génération présente ici même. Il a travaillé jadis chez les grands chefs qui marquèrent les années 1980/1990 (Alain Chapel à Mionnay, Emile Jung au Crocodile à Strasbourg, Alain Ducasse à Monaco), avant de revenir, il y a quart de siècle, déjà, dans la maison familiale en modernisant, sans le trahir, l’esprit gourmand de cette pension des hauts de la vallée.
On prend son aise sur la route du Gaschney, dans l’une ou l’autre partie de cet hôtel de bon confort, dédié aux cures de bon air. Et on se prépare pour le soir pour des dînettes fort soignées. Les prix des sages menus (qui n’ont guère bougé depuis cinq ans) en font une affaire en or. Et tout ce qui ce qui est servi là est frappé du sceau du sérieux et de la qualité. Ainsi, les amuse-bouches sur le thème de la betterave et wasabi avec ses rillettes de poissons et homard ou d’une soupe de tomate avec sa chantilly salée, flanqué d’un kougehopf au pesto.
On embraye ensuite sur les choses sérieuses et fines qui se nomment oeuf parfait à la livèche, concassée de tomate et émulsion au basilic, foie gras de canard et magret fumé au chutney de groseilles, ravioles d’escargots à la crème de ciboulette, pâté en croûte et ses pickles, poêlée de girolles avec foie gras chaud et tempura d’escargots ou encore gravlax d’omble chevalier, sablé aux herbes et bibelakaas avec ses fleurs de pissenlits.
On tire son chapeau à la splendide truite soufflée, aux amandes grillées, pommes billes et beurre blanc, petit chef d’oeuvre classique tiré du menu à 25 € qui indique où se nichent le sérieux et la générosité du bonhomme. Et l’on cède encore à la sole avec son homard en tempura, le ris de veau aux condiments avec ses ravioles de bibelakaas (le fromage blanc aux herbes d’ici), sans omettre de faire confiance au truculent sommelier Thomas Mayer qui vous conseille les meilleurs vins au verre de la région.
Le muscat de Schoenheitz, le sylvaner de Justin Boxler, le pinot gris d’Aimé Erhart, le riesling réserve de Trimbach, le grand pinot noir T de Turckheim jouent eux aussi l’excellent rapport qualité prix, la sève, le fruit. Comme, in fine, le kirsch de Miclo et le gingembre de Metté. Mais, avant cela, on n’oublie pas le grand moment du plateau des fromages (chèvres ou vaches, bien sûr) de la vallée, plus les douceurs qui ont nom kougelhopf glacé au kirsch ou « ruche » avec bibelaskäse au miel et glace au foin. Vive Ernest Benz et sa Châtaigneraie gourmande!
La Châtaigneraie à la Perle des Vosges
August 24, 2020 at 05:00PM
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Mulhbach-sur-Munster: chez le Bocuse du Val - Les pieds dans le plat
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fine cuisine
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